Dans cet article, nous allons voir comment l'écriture décimale permet de représenter les nombres entiers. Cela signifie que les dix symboles '0','1','2',....,'9' permettent de représenter tous les nombres entiers.
Plus généralement, on verra que les nombres entiers peuvent se représenter avec un nombre finis de symboles appelés les chiffres. Le nombre b de symboles utilisés sera appelée la base.
Numérotation positionnelle b-adique
On notera \mathcal C l'ensemble
\left\{0,1,2,3,4,5,6,7,8,9\right\}=\left\{k\in\mathbb N, k<10\right\}
Commençons par une propriété.
Propriété 1.
Pour tout entier p, il existe un entier naturel r et un unique r-uplet (c_0,c_1,\ldots,c_r) d'éléments de \mathcal C avec c_r\neq 0 tel que
p=\sum_{i=0}^r c_i\times 10^i=c_r\times 10^r+\ldots+c_0
r,c_0,\ldots,c_r sont uniques.
Les c_i sont appelés les chiffres de p en base décimale ou base dix.
Soit maintenant b un entier supérieur ou égal à 2.
On note \mathcal C_b l'ensemble \left\{0,...,b-1\right\}=\left\{k\in\mathbb N, k<b\right\}
b s'appelera la base.
Propriété 2.
Pour tout entier p, il existe un entier naturel r et un unique r-uplet (c_0,c_1,\ldots,c_r) d'éléments de \mathcal C_b avec c_r\neq 0 tel que
p=\sum_{i=0}^r c_i\times b^i=c_r\times b^r+\ldots+c_0
r,c_0,\ldots,c_r sont uniques.
Les c_i sont appelés les chiffres de p en base b.
La propriété 1 est donc un cas particulier de la propriété 2 que nous démontrons ci-dessous.
Démonstration.
Soit p un nombre entier naturel. On note u_0=p.
Voici le plan de la démonstration sous forme d'exercice :
- Justifier qu'il existe un nombre entier naturel u_1 et un entier 0\leq c_0<b tel que u_0=u_1\times b + c_0 .
- Montrer qu'il existe une suite d'entiers naturels (u_n) et une suite (c_n) de nombres de \mathcal C vérifiant u_0=p, et pour tout n\in\mathbb N, la relation
u_n=u_{n+1}\times b + c_n - Démontrer que si (u_n) est une suite décroissante et que si n est un entier vérifiant u_n>0 , alors u_{n+1}<u_n .
- a) En déduire qu'il existe un plus petit entier naturel r tel que : \forall n>r , u_n=0 .
b) Justifier que c_r\neq 0.
c) Démontrer qu'il existe un r-uplet (c_0,c_1,\ldots,c_r) avec pour tout 0\leq i \leq r , c_i\in\mathcal C tels que
p=\sum_{i=0}^r c_i\times b^i=c_0+\ldots+c_r\times b^r - Montrer que pour tout p\in\mathbb N, l'entier r et et les c_0,\ldots,c_r sont uniques.
- u_1, et c_0 existent car ce sont respectivement le quotient et le reste de u_0 dans la division euclidienne par b : u_0=u_1 b+c_0, avec 0\leq c_0<b .
- L'idée est de construire u_1,u_2,\ldots et c_0,c_1,\ldots de proche en proche en effectuant des divisions euclidiennes par 10. On construit de proche en proche :
- u_1 et c_0 tel que u_0=u_1\times b + c_0 , où le quotient et le reste de u_0 dans la division euclidienne par b (déjà fait à la question 1.)
- u_2 et c_1 tel que u_1=u_2\times b + c_1 , où le quotient et le reste de u_0 dans la division euclidienne par b.
- \vdots
- u_n et c_n tel que u_n=u_{n+1}\times b + c_n , où le quotient et le reste de u_n dans la division euclidienne par b.
- u_{n+1} et c_{n+1} tel que u_{n+1}=u_{n+2}\times b + c_{n+1} , où le quotient et le reste de u_{n+1} dans la division euclidienne par b.
- etc.
Formellement, une construction de proche en proche repose sur une récurrence... - Soit n\in\mathbb N, on a u_n=u_{n+1}\times b + c_n , avec 0\leq c_n<b.
Puisque c_n\geq 0 , u_n=u_{n+1}\times b + c_n\geq u_{n+1}\times b, d'où l'on déduit que u_{n+1}\leq \frac{u_n}{b}\leq u_n.
En particulier si u_n>0 , u_{n+1}\leq \frac{u_n}{b} <u_n (En effet si x\geq 0 , x\leq b x car (b-1)x\geq 0 .
Même chose en remplaçant les inégalités larges par des inégalités strictes.).
Ainsi \forall n\in\mathbb N, u_{n+1}\leq u_n . La suite (u_n) est donc décroissante.
De plus si u_n>0 , alors u_{n+1}<u_n . - Montrons dans un premier temps qu'il existe un entier t tel que u_t=0.
a) Première idée.
Supposons que u_n>0 pour tout n\in\mathbb N. Alors pour tout k\in\mathbb N, u_{k+1}>u_k donc u_{k+1}-u_k\geq 1 .
Par conséquent, on comprend facilement (faire une récurrence au besoin) que puisque u_{n}<u_{n-1}<\ldots<u_1<u_0, on a u_n\leq u_0-n . Ainsi on est assuré d'avoir pour le nombre entier N=u_0 , u_{N}\leq 0, d'où u_{u_0}=0 .
Il est donc impossible que pour tout n\in\mathbb N, u_n>0.
b) Autre idée.
On peut aussi utiliser l'inégalité u_{n+1}\leq \frac{u_n}{b} de la question précédente et montrer (faire une récurrence) que pour tout entier naturel n, on a u_n\leq \frac{u_0}{b^n}
Comme \lim_{n\rightarrow + \infty}\frac{u_0}{b^n}=0 il existe un N>0 tel que si n>N, u_n\leq \frac{u_0}{b^n}<\frac 1 2 .
Ainsi comme u_n est entier, n>N, u_n=0.
Notons I=\left\{i\in\mathbb N | u_i=0\right\}
D'après ce qui précède, I est non-vide. Comme c'est un sous-ensemble de \mathbb N, il possède un plus petit élément. Notons le m, et notons r=m-1.
Par construction, r est donc le plus petit entier naturel tel que \forall n>r , u_n=0 .
Par définition de r<m, u_{r}>0 . En effet sinon, cela contredirait la minimalité de m.
Exemples.
Le nombre deux-mille-cinq s'écrit :
- 2005 en base dix
- 31010 en base 5 (2005=3\times 5^4+5^3+5)
- 3725 en base 8 (2005=3\times 8^3+7\times 8^2 + 2\times 8 +5 )
- 7D5 en base seize, ici D est le ``chiffre treize'' (2005=7\times 16^2+13\times 16+5)
Pour éviter les confusions, on les notera respectivement 2005_{10}, 31010_{5} , 3725_{8}, 7D5_{16} . On remarquera que l'indice représente la base (écrite en base dix). En général, lorsque la base n'est pas précisé et qu'il n'y a pas d'ambiguité, c'est que la base est dix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire